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Dangers des armes nucléaires et Droit international humanitaire

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D’achoppement dans l’obscurité, pour atteindre la LUMIERE

Tilman Ruff

Par Tilman Ruff, co-Président des IPPNW (International Physician for the Prevention of Nuclear War)

« J’ai fait un rêve qui n’était pas un rêve.

Le soleil s’était éteint et les étoiles

Erraient dans l’espace éternel,

Sans lumière et sans chemin, et la terre glacée

Se balançait aveugle et s’assombrissant dans un air sans lune;

Le matin est venu et reparti- sans amener le jour,

Et les hommes ont oublié leurs passions dans la crainte

De cette désolation, et tous les cœurs

Ont été transis dans une prière égoïste pour la lumière:

Ils ont vécu près des feux  -et les trônes,

Les palais des rois couronnés, les huttes,

Les habitations et toutes les choses qui restaient,

Ont été brûlées pour faire de la lumière, les villes ont été consommées,

Et les hommes se rassemblaient autour de leurs maisons en flammes

Pour regarder une fois de plus dans le visage de l’autre; … »

Évocatrice et prémonitoire poème “Darkness” de Lord Byron a été écrit en 1816, «l’année sans été», suite à l’éruption volcanique de 1815 du Mont Tambora en Indonésie. Le refroidissement moyen de la température dans le monde en 1816 à cause de la suie et des débris volcaniques soufflés dans l’atmosphère a été de 0,7 ° C. Un refroidissement suffisant pour provoquer de mauvaises récoltes partout en Amérique du Nord et des famines à travers l’Europe et l’Inde.

Paris 2013 commémoration Hiroshima et Nagasaki

A peine 100 bombes nucléaires de la taille de celle d’Hiroshima soit moins de un pour cent de l’arsenal nucléaire mondial, enverraient plus de cinq millions de tonnes de suie et de débris dans l’atmosphère. En plus de la destruction immédiate des villes ciblées et de la contamination radioactive généralisée, l’impact sur le climat serait catastrophique. Le refroidissement de la planète serait deux fois plus grand que celui qu’a connu la terre après l’éruption du Tambora, et durerait non pas deux ans, mais plus d’une décennie, décimant l’agriculture mondiale. Il est prévisible que les effets de la hausse des prix agricoles et la thésaurisation des aliments donneraient lieu à des émeutes de la faim, des conflits inter-intra-étatiques pour l’accès aux vivres, des épidémies se répandraient inévitablement dans les populations souffrant de malnutrition provoquant la perturbation généralisée des échanges et des chaînes d’approvisionnement internationales existantes pour tous les intrants agricoles – semences, engrais, pesticides, carburant et machines.

Les réserves mondiales de céréales permettent actuellement de subvenir à nos besoins durant 60 à 70 jours. Les 925 millions de personnes qui souffrent de malnutrition chronique aujourd’hui et les 300 millions d’autres fortement dépendantes des importations alimentaires, ne pourraient survivre à une telle pénurie alimentaire prolongée.

Une telle famine à une échelle inconnue jusqu’alors affecterait d’abord les personnes pauvres et souffrant de malnutrition, même si elles vivent à l’opposé du lieu des explosions nucléaires. Une telle famine nucléaire globale pourraient se produire avec les armes stockées non seulement dans les arsenaux russes et américains qui détiennent plus de 90 pour cent des 17 300 armes nucléaires disponibles dans le monde, mais aussi avec les armes contenues dans les petits arsenaux de Chine, de France, du Royaume-Uni, d’Inde, d’Israël et du Pakistan – en fait, tous les neuf États dotés d’armes nucléaires à l’exception de la Corée du Nord.

Que les arsenaux nucléaires plus petits de dizaines ou de centaines d’armes soient une menace non seulement régionale, mais un danger global, a des implications profondes. On ne sait pas que le risque le plus aigu d’un changement climatique brusque et dangereux provient des armes nucléaires. L’étendue de notre vulnérabilité collective est illustrée par le fait que les ogives nucléaires transportées sur un seul sous-marin nucléaire lanceur d’engins de classe Ohio Etats-Uniens, si elles sont ciblées sur les villes chinoises, pourraient produire non pas 5 mais 23 millions de tonnes de fumée. Les États-Unis disposent de 14 sous-marins et la Russie de10 autres semblables.

Bien que la responsabilité extraordinaire que nous portons soit un fardeau difficile, elle est aussi un cadeau précieux. Peu de gens dans toute l’histoire humaine ont eu autant de chances que nous avons maintenant pour abolir le danger et faire le bien de l’humanité.

Les réalités fondamentales des armes nucléaires sont parfaitement claires. Ce sont de loin les armes les plus destructrices et toxiques jamais inventées. Les armes nucléaires simples ont été construites avec une puissance plus destructrice que tous les explosifs utilisés dans toutes les guerres à travers l’histoire humaine. Dans sa résolution (repère 1) de 2011, le Conseil des Délégués de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, son organe suprême, “estime qu’il est difficile d’envisager comment l’utilisation d’armes nucléaires pourrait être compatible avec les règles du droit international humanitaire, notamment les règles de distinction, de précaution et de proportionnalité “. Elles ne peuvent être utilisées de quelque manière conformément au droit international. La seule façon d’éliminer ce danger est d’éliminer les armes nucléaires. Alors que certains pays en possèdent, d’autres vont inévitablement chercher à les acquérir, ou à les produire en peu de temps. Ces moyens sont maintenant facilement accessibles partout dans le monde, même dans des pays isolés et appauvris comme la Corée du Nord. Les durées de vie des isotopes de l’uranium et du plutonium, qui peuvent alimenter les bombes, sont évaluées à des dizaines de milliers ou des millions d’années. Les intentions de l’homme, des États-nations et de la politique peuvent changer du jour au lendemain. Donc les stocks de matières fissiles, la capacité de créer davantage et les armes nucléaires elles-mêmes sont des problèmes, quelles que soient les intentions de leurs gardiens à tout moment.

Quelle que soit leur justification ou leur but ostensible, une arme nucléaire est une arme nucléaire – une fois explosée, que ce soit par accident, cyberattaque, en représailles lorsque la dissuasion échoue, ou n’importe quelle autre défaillance humaine ou technique, la catastrophe brûlante qu’elles déclencheraient est dictée par les lois de physique seules. Même si une seule arme nucléaire explose sur une ville, elle pourrait provoquer une catastrophe humanitaire pour laquelle il n’existe aucune capacité de réaction efficace. Une fois qu’elles ont été utilisées, des représailles et une escalade nucléaire sont susceptibles de suivre. Que les armes nucléaires aient été utilisées en première, deuxième ou troisième intention, les armes de nos alliés vont nous tuer aussi sûrement et sans discernement que les autres.

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Einstein a fait la réflexion suivante : « La fission de l’atome a tout changé sauf notre façon de penser et c’est pourquoi nous dérivons vers une catastrophe sans précédent ». D’où que l’on se place, c’est comme s’il y avait un énorme dinosaure dans une pièce. Le contourner sur la pointe des pieds en espérant qu’il  s’en aille comme s’il n’existait pas n’est pas une stratégie viable pour la survie, la durabilité, la santé, l’obtention progressive des droits de l’homme, bref tout ce qui est important dans la fine coquille de la planète terre où vivent tous les êtres vivants que nous connaissons. Depuis que les armes nucléaires sont entrées dans notre monde, tout a changé, que cela nous plaise ou non, que nous soyons prêts ou non.

Il existe trois grands types de défis existentiels que nous avons collectivement. Ceux-ci vont au-delà du bien-être, la vie et la mort des individus et des populations vivant à un moment donné, et parlent de l’habitabilité de la terre, à savoir  y aura-t-il une place pour les générations futures ? La première est la collision de la Terre avec un grand corps céleste. Ces collisions ont été la principale cause des grandes extinctions précédentes, comme celle des dinosaures. Le deuxième est le changement de l’environnement, et de la dégradation et de l’épuisement des ressources vitales – le réchauffement climatique rampant posant le plus grand de ces défis. La troisième, plus aiguë, est le danger d’une guerre nucléaire. L’Organisation mondiale de la Santé a conclu que les armes nucléaires « constituent la plus grande menace immédiate pour la santé humaine et le bien-être». Empêcher l’utilisation d’armes nucléaires nécessite leur éradication, une condition nécessaire, urgente et réalisable pour garantir la santé mondiale et la durabilité.

Deux de ces grands défis sont d’origine humaine, appelant des solutions humaines. Dans toute notre histoire évolutive, nous sommes parmi les premières générations à faire face à ces défis existentiels. Bien que la responsabilité extraordinaire que nous portons est un fardeau difficile, c’est aussi un cadeau précieux. Peu de gens dans toute l’histoire humaine ont eu autant de chance que celle que nous avons maintenant pour éviter le mal et faire le bien de l’humanité et de tous les habitants de la planète Terre avec lesquels nous sommes liés.

Les dernières décennies ont vu de grands progrès dans l’élimination d’autres armes aveugles et inhumaines – les armes chimiques et biologiques, les mines terrestres et les munitions à fragmentation. Il existe un profond échec de la communauté internationale puisque les pires armes de toutes – les armes nucléaires – restent les seules à ne pas être soumise à une interdiction légale spécifique. Il s’est écoulé 68 ans depuis les attentats nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki, 43 ans depuis que le Traité de non prolifération nucléaire (TNP) est entré en vigueur, et 17 ans que les juges de la Cour internationale de Justice ont jugé à l’unanimité qu’ «il existe une obligation de poursuivre de bonne foi et de mener à terme des négociations conduisant au désarmement nucléaire dans tous ses aspects, sous un contrôle international strict et efficace ». Pourtant, nous n’avons toujours pas, de cadre juridique contraignant et vérifiable pour éliminer les armes nucléaires. Et nous n’avons pas de contrôles internationaux sur l’enrichissement de l’uranium ou le retraitement du combustible nucléaire usé, qui, tous deux peuvent fournir la matière première pour les armes nucléaires. Pendant ce temps, tous les États dotés d’armes nucléaires investissent massivement dans la modernisation de leurs arsenaux nucléaires, et de justifier leur maintien prévu indéfiniment.

Pour répondre à ces défis marquants, nous avons besoin de la sagesse de toutes les cultures, religions et traditions éthiques, des leçons, des idées, des outils et des perspectives de tous les domaines de l’activité humaine, car l’éradication des armes nucléaires est l’affaire de tous ; comme le respect des droits humains universels, comme la lutte contre le réchauffement global. Les armes nucléaires constituent un problème crucial pour les droits de l’homme, la question la plus urgente pour le développement, potentiellement la violation la plus flagrante du droit international humanitaire, le problème environnemental le plus urgent, le problème éthique le plus profond et le plus grand blasphème.

Deux perspectives clés pour progresser sur les défis mondiaux complexes comme les armes nucléaires et les changements climatiques nécessitent un regard global culturel, religieux, ethnique ou fondé sur un État-nation, et une perspective à long terme, écologique, qui reconnaît la dépendance humaine sur les éco systèmes et les responsabilités humaines sur la biosphère. Ceux-ci ont à la fois des racines solides dans les sagesses antiques provenant de nombreuses traditions, en particulier indigènes, et sont aussi de plus en plus mis en évidence par des données scientifiques et les réalités sans cesse croissantes de l’interdépendance mondiale.

Le droit à la vie est, après tout, la condition préalable à la jouissance de tous les autres droits. Le droit, la politique et la culture doivent encore prendre pleinement conscience de la réalité des menaces existentielles rencontrées non seulement par ceux qui vivent aujourd’hui, mais par tous ceux qui pourraient nous suivre. Les droits des générations futures et des myriades d’êtres vivants autres que les êtres humains sont des faits complexes et merveilleux.

Ni l’interdiction et l’élimination des armes nucléaires sont au cœur des préoccupations des organisations internationales des droits de l’homme. Par exemple, la section sur les armes et les droits de l’homme sur le site d’Amnesty International se concentre uniquement sur les armes classiques, sauf en avril 2013, à  propos de la crise des droits humains en Corée du Nord: «Amnesty International est opposée à l’utilisation, la possession, la production et le transfert d’armes nucléaires, compte tenu de leur caractère aveugle.”

Certaines initiatives récentes ont mis l’accent sur les droits humains pour les questions nucléaires. Le premier est un rapport de 2012 au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies par le rapporteur spécial sur les conséquences pour les droits de l’homme de la gestion écologiquement rationnelle et l’élimination des substances et des déchets dangereux : Calin Georgescu, à propos de la nécessaire reconnaissance, indemnisation et soins dans les Iles Marshall, victimes des essais nucléaires atmosphériques des États-Unis dans les années 1950, et du suivi environnemental à long terme.

Un second est le rapport historique de 2012 de la Commission nucléaire d’enquête indépendante de l’accident de Fukushima créée par le régime national du Japon (parlement). La Commission souligne l’absence de priorité donnée au bien-être et la sécurité de tous les citoyens japonais, la première responsabilité de tout gouvernement. Parmi les conclusions de la Commission : l’accident nucléaire de Fukushima de 2011  « était le résultat d’une collusion entre le gouvernement, les régulateurs et TEPCO. Ils ont effectivement trahi le droit de la nation d’être à l’abri des accidents nucléaires ». La commission conclut que le gouvernement et les organismes de réglementation n’ont pas pleinement protéger la santé et la sécurité du public et qu’ils n’ont pas agi pour protéger la santé des résidents et à restaurer leur bien-être ».

Un troisième est un excellent rapport au Conseil des droits de l’homme de l’ONU par le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale, Anand Grover, qui traite du droit à la santé pour les personnes touchées par le catastrophe nucléaire de Fukushima. Grover fait des recommandations visant à remédier aux diverses façons dont la santé et la sécurité des personnes a été négligé afin de réduire la facture d’une éventuelle indemnisation.

Il y a des dimensions fondamentales relatives aux droits humains à la technologie nucléaire, que ce soit des armes ou la production d’électricité. Un soi-disant «droit inaliénable» des nations à «l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques» énoncée dans l’article IV du TNP, signifie en réalité exposer les gens et les autres êtres vivants à un risque de contamination radioactive, catastrophique à tout moment. L’énergie nucléaire porte atteinte à la santé et aux droits des générations futures. Grâce à sa production inévitable de plutonium, et le potentiel intrinsèque des usines d’enrichissement d’uranium à l’enrichir en qualité militaire, il exacerbe le risque d’une guerre nucléaire et de ses conséquences humaines catastrophiques. L’énergie nucléaire sape ainsi les droits fondamentaux de l’homme.

Dans la déclaration universelle des droits de l’homme en cours d’élaboration aujourd’hui, on peut espérer que des droits supplémentaires devraient être mis au premier plan : le droit de vivre à l’abri de la menace aveugle des armes inhumaines, de toutes les armes nucléaires, le respect des droits des générations futures; les droits des personnes partout dans le monde d’accéder à des sources d’énergie renouvelables, et d’être protégés de la contamination radioactive aveugle trans-générationnelle. Ces droits doivent de toute urgence devenir essentiels dans l’agenda mondial des droits de l’homme.

Pour citer Albert Einstein encore (1947) : «Il n’y a pas de mystère et aucun moyen de défense, il n’y a aucune possibilité de contrôle, il faut compter sur l’intelligence et l’obstination des peuples du monde.”

STUMBLING IN THE DARK, REACHING FOR THE LIGHT

This article is part of our July focus on “Australia in the World”. Click here for more articles in this issue.

By Tilman Ruff

I had a dream, which was not all a dream.

The bright sun was extinguish’d, and the stars

Did wander darkling in the eternal space,

Rayless, and pathless, and the icy earth

Swung blind and blackening in the moonless air;

Morn came and went—and came, and brought no day,

And men forgot their passions in the dread

Of this their desolation; and all hearts

Were chill’d into a selfish prayer for light:

And they did live by watchfires—and the thrones,

The palaces of crowned kings—the huts,

The habitations of all things which dwell,

Were burnt for beacons; cities were consumed,

And men were gather’d round their blazing homes

To look once more into each other’s face;  …

Lord Byron’s evocative and prescient poem “Darkness” was written in 1816, the “year without a summer”, following the 1815 volcanic eruption of Mt Tambora in Indonesia. Byron “wrote it … at Geneva, when there was a celebrated dark day, on which the fowls went to roost at noon, and the candles were lighted as at midnight”. Average global cooling in 1816 from the volcanic debris blasted into the atmosphere was 0.7°C, enough to cause widespread crop failures in North America and famine across Europe and India, despite good harvests in 1815 and 1817.

Just 100 Hiroshima-sized nuclear bombs, less than one per cent of the global nuclear arsenal, would generate more than five million tons of soot and smoke if targeted at cities. In addition to local devastation and widespread radioactive contamination, the climate impact would be catastrophic. Global cooling would be twice as large as following the Tambora explosion, and would persist not a couple of years but for over a decade, decimating global agriculture. On top of that would come the effects of price hikes; hoarding of food; food riots; intrastate and potential interstate conflicts over food supplies; the disease epidemics that inevitably spread through malnourished populations; disruption to trade and the complex international supply chains for agricultural inputs – seed, fertiliser, pesticides, fuel and machinery.

World grain reserves currently range between 60 and 70 days supply. The 925 million people chronically malnourished today, and the additional 300+ million highly dependent on imported food, could not be expected to survive such a prolonged global food shortage.

Famine on a scale never before witnessed would worst affect poor and malnourished people even on the other side of the world from the nuclear explosions. Such global nuclear famine is well within the capacity not only of the US and Russian arsenals, with between them more than 90 per cent of the world’s 17,300 nuclear weapons, but also the smaller arsenals of China, France, UK, India, Israel and Pakistan – in fact all the current nine nuclear-armed states except for North Korea.

That the smaller nuclear arsenals of tens of hundreds of weapons pose not only a regional threat but a global danger has profound implications. It is not widely understood that the most acute risk of abrupt and dangerous climate change is from nuclear weapons. The extent of our collective vulnerability is illustrated by the fact that the nuclear warheads carried on a single US Ohio class submarine, if targeted on Chinese cities, could produce not 5 but 23 million tons of smoke. The US has 14 such submarines; Russia 10 similar ones.

While the extraordinary responsibility we bear is a difficult burden, it is also a precious gift. Few people in all of human history have had as great an opportunity as we now have to avert harm and do good for humanity

The fundamental realities of nuclear weapons are as profound as they are clear. Nuclear weapons are by far the most destructive, indiscriminate, persistently toxic weapons ever invented. Single nuclear weapons have been built with more destructive power than all explosives used in all wars throughout human history. In its landmark Resolution 1 of 2011, the Council of Delegates of the Red Cross and Red Crescent Movement, its highest governing body, “finds it difficult to envisage how any use of nuclear weapons could be compatible with the rules of international humanitarian law, in particular the rules of distinction, precaution and proportionality”. They cannot be used in any way compliant with international law. While they exist, there is a danger they will be used. The only way to eliminate this danger is to eradicate nuclear weapons. While some nations possess them, others will inevitably seek to acquire them, or the means to produce them in short order. These means are now readily accessible around the world, even to isolated and impoverished countries like North Korea. The lifetimes of uranium and plutonium isotopes, which can fuel bombs, are measured over tens of thousands to millions of years. Human intent, nation-states and politics can change on a dime. Hence stocks of fissile materials, the capacity to create more, and nuclear weapons themselves are the problems, irrespective of the intentions of their custodians at any point in time.

Whatever their ostensible justification or purpose, a nuclear weapon is a nuclear weapon – once detonated, whether through accident, cyberattack, in retaliation when deterrence fails, or any other human or technical failing, the searing catastrophe they would unleash is dictated by the laws of physics alone. Even a single nuclear weapon exploded over a city would cause a humanitarian catastrophe to which no effective response capacity exists or is feasible. If nuclear weapons were used, nuclear retaliation and escalation are likely to follow. It will not matter whose nuclear weapons were used first, second or third; the weapons of our allies will kill us just as surely and indiscriminately as any others.

Einstein reflected that “The splitting of the atom has changed everything, save our way of thinking, and thus we drift toward unparalleled catastrophe.” From any vantage, there is a massive dinosaur in the room. Tiptoeing around hoping it might go away if we ignore it is not a viable strategy for survival, for sustainability, for health, for the progressive realisation of human rights, for anything that matters in the thin shell of planet earth in which all living things known to us dwell. Since nuclear weapons entered our world, everything has changed; whether we like it or not; ready or not.

There are three major sets of existential challenges we collectively need to navigate. These go beyond the wellbeing, life and death of individuals and populations alive at any one time, and speak to the habitability of earth; to whether there will be a place for future generations. One is collision of the earth with a large celestial body. Such collisions have been the main cause of previous major extinctions, like that of the dinosaurs. The second is environmental change, and degradation and depletion of vital resources – rampant global warming posing the greatest such challenge. The third, more acute, is the danger of nuclear war. The World Health Organization, the world’s leading health agency, has concluded that nuclear weapons “constitute the greatest immediate threat to human health and welfare”. Preventing use of nuclear weapons necessitates their eradication, a necessary, urgent and feasible precondition for securing global health and sustainability.

Two of these great challenges are of human origin, needing human solutions. In all our evolutionary history , we are among the first generations to face such existential challenges. While the extraordinary responsibility we bear is a difficult burden, it is also a precious gift. Few people in all of human history have had as great an opportunity as we now have to avert harm and do good for humanity and for all the denizens of planet earth with whom we are intertwined.

The last few decades have seen major progress on the elimination of other indiscriminate and inhumane weapons – chemical and biological weapons, landmines and cluster munitions. It represents a profound failure of the global community that the worst weapons of all – nuclear weapons – remain the only ones not subject to a specific legal prohibition. It is 68 years since the nuclear bombings of Hiroshima and Nagasaki, 43 years since the nuclear Non-Proliferation Treaty (NPT) entered into force, and 17 years since the judges of the International Court of Justice held unanimously that “there exists an obligation to pursue in good faith and bring to a conclusion negotiations leading to nuclear disarmament in all its aspects under strict and effective international control.” Yet we still have no binding, verifiable, legal framework to eradicate nuclear weapons. And we have no international controls on uranium enrichment or the reprocessing of spent nuclear reactor fuel, both of which can provide the feedstock for nuclear weapons. Meanwhile, all the nuclear-armed states are investing massively in the modernisation of their nuclear arsenals, and justifying their planned retention indefinitely.

In addressing such momentous challenges, we need wisdom from all cultures, faiths and ethical traditions; lessons, insights, tools and perspectives from every field of human endeavor; and the recognition that whatever our core business, eradicating nuclear weapons is part of everyone’s business. Like respect for universal human rights, like addressing global warming on the scale and urgency demanded. Nuclear weapons are a critical human rights issue; the most urgent development issue; the paramount sustainability issue; potentially the most egregious violation of international humanitarian law; the most urgent environmental issue; the most profound ethical issue; the greatest blasphemy.

Two perspectives key to progress on complex global challenges like nuclear weapons and climate change are a global view transcending tribalism of all kinds, whether cultural, religious, ethnic or nation-state based; and a long-term, ecological perspective, that recognises human dependence on ecosystem services and custodial responsibilities for the biosphere. These both have strong roots in ancient wisdoms from many traditions, particularly indigenous ones, and are also increasingly underscored by scientific evidence and the ever-growing realities of global interdependence. There are few frames as powerful in a global view of human affairs and interests as the affirmation of universal human rights.

The right to life is, after all, the precondition for the enjoyment of all other rights. If nuclear weapons are used, everything else could become tragically irrelevant in an afternoon. Law, politics and culture have yet to fully catch up with the reality of the existential threats faced by not only those alive today but all those who might follow us. The rights of future generations and of the myriad living things other than human beings, and of the biosphere, a far more complex and wondrous thing than the sum of its parts, barely get a mention in any of the widely-accepted human rights instruments.

Nor is prohibition and elimination of nuclear weapons high on the agenda of international human rights organisations. For example, the section on weapons and human rights on the Amnesty International website focuses only on conventional weapons, and the only specific recent Amnesty statement regarding nuclear weapons readily identifiable in a Google search is a (welcome) single sentence addressing the last question in a 10 April 2013 Q&A on the North Korea human rights crisis: “Amnesty International opposes the use, possession, production and transfer of nuclear weapons, given their indiscriminate nature.”

Some recent initiatives have brought a human rights focus to nuclear issues. One is a 2012 report to the UN Human Rights Council by the Special Rapporteur on the implications for human rights of the environmentally sound management and disposal of hazardous substances and wastes,?Calin Georgescu, on the ongoing recognition, care and compensation needs of Marshall Islanders harmed by US atmospheric nuclear tests on and near their islands in the 1950s, and the long-term continuing environmental monitoring and clean-up needs.

A second is the landmark 2012 report of the Fukushima Nuclear Accident Independent Investigation Commission established by Japan’s national Diet (parliament). The Commission highlights the lack of priority given to the wellbeing and safety of all Japanese citizens, the first responsibility of any government. Among the conclusions of the Commission: the 2011 Fukushima nuclear accident accident “was the result of collusion between the government, regulators and TEPCO … They effectively betrayed the nation’s right to be safe from nuclear accidents.” “The Commission concludes that the government and regulators are not fully committed to protecting public health and safety; that they have not acted to protect the health of the residents and to restore their welfare.”

A third is an excellent report to the UN Human Rights Council by the UN Special Rapporteur on the right of everyone to the enjoyment of the highest attainable standard of physical and mental health, Anand Grover, who addresses the right to health for those affected by the Fukushima nuclear disaster. Grover makes recommendations to redress the various ways in which the health and safety of people has been neglected in order to reduce the eventual compensation bill.

There are fundamental human rights dimensions to nuclear technology, whether weapons or power generation. A so-called “inalienable right” of nations to the “use of nuclear energy for peaceful purposes” articulated in Article IV of the NPT in reality means exposing people and other living things worldwide to a risk of indiscriminate, catastrophic radioactive contamination at any time. Nuclear power erodes the health and rights of future generations. Through its inevitable generation of plutonium, and the intrinsic potential of uranium enrichment plants to enrich uranium beyond reactor grade to weapons grade, it exacerbates the danger of nuclear war and its catastrophic human consequences. Nuclear power thus undermines fundamental human and biosphere rights, responsible custodianship and human security.

Were the Universal Declaration of Human Rights being drafted today, one would hope that additional rights would be front and centre: the right to live free from the threat of indiscriminate, inhumane weapons, most of all nuclear weapons; the rights of future generations; the rights of people everywhere to access benign, renewable energy sources; and to be protected from preventable, indiscriminate, transgenerational radioactive contamination. These human rights urgently need to become prominent in the global human rights agenda.

To quote Albert Einstein again: “There is no secret and there is no defense; there is no possibility of control except through the aroused understanding and insistence of the peoples of the world.


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